La Montagne du mercredi 1er juillet 2020
La Souterraine
L’hydrobiologiste estime que l’eau de l’étang du Cheix sera assez claire d’ici un à deux ans
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Publié le 01/07/2020
Après plus de dix ans de
travail sur les cyanobactéries, Hervé Laboulle est en train de voir son travail
récompensé car la baignade va probablement pouvoir rouvrir d’ici un à
deux ans. © Droits réservés
C’est la question que tout le
monde se pose depuis l’interdiction de la baignade en 2015 : quand est-ce que
l’étang du Cheix à La Souterraine va pouvoir rouvrir à la baignade ?
Selon Hervé Laboulle, professeur de Sciences et vie de
la terre diplômé en hydrobiologie, l'étang du Cheix va pouvoir accueillir de
nouveau des baigneurs d'ici un ou deux ans.
Une
question de transparence
Depuis plus de dix ans, Hervé Laboulle étudie le
phénomène des cyanobactéries dans les étangs, dont celui du Cheix à La
Souterraine. Grâce à son disque de Secchi, Hervé Laboulle mesure la
transparence de l'eau depuis plusieurs années et étudie les facteurs de
développement des cyanobactéries qui, pour lui, ne sont pas dues au phosphore
comme beaucoup peuvent le penser.
« Si la transparence est faible, la lumière naturelle
arrive sur une plus faible épaisseur et donc cela chauffe davantage. J'ai
trouvé des températures de 25 à 30 degrés dans l'eau, alors que la température
normale de l'eau même au plus chaud de l'été ne monte pas au-delà de 21 degrés
», explique-t-il.
L'hydrobiologiste a donc fait des recherches sur la
biologie des cyanobactéries et il a trouvé que les cyanobactéries d'eau douce
se développent au-delà de 25 degrés. Il a donc trouvé son facteur explicatif :
la coloration de l'eau provoque l'augmentation de la température qui favorise
le développement des cyanobactéries. Et donc la baignade n'est pas possible.
Il a
fallu déplacer des tas de fumier
Une fois ce facteur trouvé, il a cherché à comprendre
d'où venait l'origine de cette coloration. Et il en a conclu que c'était les
tas de fumier déposés sur le sol qui font des purins et qui finissent par
s'écouler de manière naturelle soit dans les rivières, les ruisseaux ou les
étangs. Autour de l'étang du Cheix, il n'y a que deux agriculteurs qui ont des
tas de fumiers à proximité de l'étang. Il a donc expliqué et montré ses
analyses aux agriculteurs qui ont très volontiers accepté de déplacer de
quelques centaines de mètres leurs tas de fumier pour qu'ils ne soient plus
autour du bassin versant.
Depuis sept ans qu'Hervé Laboulle a fait déplacer ces
tas de fumier, il n'en reste plus qu'un seul qui n'est pas complètement tari ;
il devrait l'être d'ici deux ans. « Les purins mettent environ 50 mètres par an à
arriver dans les eaux. On arrive au bout du purin et les fortes précipitations
de l'automne et de l'hiver dernier accélèrent le phénomène de transparence »,
explique Hervé Laboulle.
Mais alors, à partir de quelle hauteur de transparence
les cyanobactéries ne se développent plus ? Le scientifique explique : « Pour
être tranquille, il faudrait une profondeur de transparence de l'eau autour d'1,50 m. Jusqu'en 2016, on
était autour de 40 à 50 cm
de transparence, donc très mauvais. Mais depuis 2017, la transparence de l'eau
ne cesse de s'améliorer. En 2017, on était à un mètre, en 2018 à 1,02 m et depuis 2019, on
est à 1,34 m,
donc il y a bien une amélioration significative », analyse-t-il.
Un
travail en profondeur
D'ici un à deux ans donc, l'ouverture à la baignade va
être possible dans l'étang du Cheix. Et ce phénomène de transparence va
s'accélérer : à la place de l'eau sale, c'est de l'eau claire qui va arriver
dans l'étang, et Hervé Laboulle est convaincu que ce phénomène de transparence
de l'eau exponentiel peut augmenter de 2 mètres de transparence par an. Il espère que
son long travail en profondeur sur la question des cyanobactéries qui empêchent
les baignades va être un point de départ pour d'autres municipalités qui
veulent en finir avec cette prolifération.
Louis Dérigoin, correspondant de La Montagne à La Souterraine.
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