mardi 28 août 2018

La Montagne et le Populaire du Centre du lundi 13 août 2018








Selon lui, les tas de fumier posés au sol seraient responsables

Selon lui, les tas de fumier posés au sol seraient responsables
Cet enseignant de La Souterraine pointe du doigt le dépôt de fumier au sol sur le bassin-versant.

Professeur de Sciences de la vie et de la terre (SVT) au collège de La Souterraine et titulaire d'un DEA en hydrobiologie, Hervé Laboulle s'intéresse au problème des cyanobactéries depuis plusieurs années.
Il remet en cause la théorie scientifique selon laquelle l'augmentation de la concentration du phosphore dans le milieu aquatique serait responsable de la prolifération des algues bleues.
Lors de ses promenades au bord des rivières et des étangs, Hervé Laboulle constate une coloration foncée anormale des eaux. « Cette eau colorée arrête les rayons du soleil, ce qui fait augmenter la température de l'eau », note Hervé Laboulle. Et d'ajouter : « Les cyanobactéries sont des organismes qui se développent à des fortes températures, au-delà des 25°. » 
Pour lui, cette coloration est due aux tas de fumier posés au sol et donc exposés aux intempéries. « Le purin s'écoule et finit dans les ruisseaux, les rivières, les étangs. »
Au moment où il fait ces découvertes, en 2014, l'enseignant travaille sur l'étang du Cheix, à La Souterraine. Il se rapproche des agriculteurs qui ont des terres aux abords du plan d'eau et les convainc de mettre leurs tas de fumier un peu plus loin, ailleurs que sur le bassin-versant.
« Il faut un certain temps pour que les purins se purgent de ces terrains », indique-t-il. Pendant quelques années, l'étang était toujours coloré. « En 2017, l'eau a commencé à s'éclaircir, ça s'est stabilisé à 85 cm de transparence l'été. En juillet 2017, les prélèvements faisaient apparaître la présence de 50.000 cellules de cyanobactéries par millilitre. Avant on avait eu jusqu'à 500.000 cellules ! » La municipalité de La Souterraine, prudente, décide d'attendre encore et de ne pas ouvrir la baignade.
Cette année, les analyses étaient plutôt bonnes au début de l'été : 1m15 de transparence et 43.000 cellules de cyanobactéries par millilitre. Mais la situation s'est dégradée fin juillet. « L'eau s'est opacifiée et on a eu 138.000 cyanobactéries. Le purin s'est fabriqué dans la dernière année et a fini par s'écouler, analyse Hervé Laboulle. En queue d'étang, là où arrive le purin, c'est normal que l'eau soit fortement colorée. » La baignade est toujours interdite.


Malgré ces résultats en demi-teinte, l'enseignant ne se décourage pas et croit en sa théorie. Quand il n'est pas possible de déplacer les tas du fumier, il propose de les recouvrir d'une bâche spéciale. « Je pense avoir trouvé le vrai facteur, mais il faut attendre un certain temps. » 

Sa théorie critiquée. Certains scientifiques, à l'image Jean-François Humbert, directeur de recherche à l'Inra, critiquent la théorie d'Hervé Laboulle, qu'il qualifie de « fumeuse ». « Il n'existe strictement aucun doute sur le fait que le phosphore et, dans une moindre mesure, l'azote sont les deux éléments clés dans la prolifération des cyanobactéries. D'autres facteurs et processus interviennent également, à l'exemple du réchauffement climatique que nous connaissons actuellement », écrit le directeur de recherche de l'Inra, qui travaille depuis vingt ans sur les cyanobactéries.


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