dimanche 16 octobre 2016

Critique du modèle du phosphore pour expliquer le développement des Cyanobactéries, un paradigme qui fait eau de toutes parts. 2017.

Les efflorescences de Cyanobactéries sont apparues il y a une quarantaine d’années, mais c’est surtout depuis vingt ans que les occurrences de ce phénomène deviennent de plus en plus fréquentes.
Pourtant une explication de ce phénomène est clairement énoncée depuis plus de trente ans, avec à la clef des moyens de lutte. Dans la réalité, force est de constater que cette lutte est un échec total, à tel point que de plus en plus de baignades sont fermées définitivement par les responsables (communes essentiellement).

Devant ce constat d’échec, j’ai entrepris d’étudier ce paradigme et d’en trouver les failles. C’est l’objet de cette nouvelle publication.



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Un des rares étangs actuels de Creuse à avoir une eau claire.

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 La Montagne et le Populaire du Centre du jeudi 2 novembre 2017


Environnement

Cyanobactéries dans les plans d'eau : et si le purin en était la cause ?

Cyanobactéries dans les plans d'eau : et si le purin en était la cause ?
Hervé Laboulle Prof SVT Cyanobactéries Courtille © Elodie Richert
Lundi prochain, le professeur de biologie Hervé Laboulle va présenter aux élus de Guéret un plan d’action contre les cyanobactéries.
Chaque été, le même constat est fait dans les plans d’eau creusois : baignade interdite pour cause de cyanobactéries, ou algues bleues… La communauté scientifique met en cause le phosphore, et pourtant, malgré les recommandations d’un rapport de la fin des années 1990, le problème persiste…
« Depuis dix ans le problème et les moyens de lutte ont été identifiés et on en est au même point »
Hervé Laboulle
Hervé Laboulle, professeur de SVT (sciences et vie de la terre) au collège de La Souterraine et titulaire d’un DEA en hydrobiologie, a travaillé sur le problème des cyanobactéries à Courtille à cette période. « À l’époque, un rapport d’un bureau d’études demandé par la mairie pointait que l’efflorescence des cyanobactéries était due au phosphore, et proposait des actions pour lutter », se souvient le professeur, qui ne pense plus au sujet pendant plusieurs années, le croyant résolu.
Et puis en 2009, alors qu’il souhaite emmener sa fille se baigner, il tombe sur un panneau d’interdiction de baignade au Bourg-d’Hem à cause de ces fameuses algues bleues. « Je me suis dit c’est bizarre, depuis dix ans le problème et les moyens de lutte ont été identifiés et on en est au même point », explique Hervé Laboulle.

La coloration très foncée de l’eau

En cherchant sur internet, il a constaté que l’hypothèse du phosphore était toujours d’actualité mais que le bilan n’était pas très positif : « si ça ne fonctionne pas, c’est que ce n’est peut-être pas le phosphore », a-t-il alors pensé.
Le maire du Bourg-d’Hem, Jean-Louis Batier, a accepté que Hervé Laboulle fasse une étude sur le lac en 2010.
« Je suis reparti de zéro pour essayer de trouver le facteur responsable », explique le biologiste. Il remarque rapidement la coloration très foncée de l’eau, au Bourg-d’Hem mais aussi sur d’autres plans d’eaux affectés.

Augmentation des températures

Comparant à des plans d’eau à la transparence « normale », il a remarqué que la température de l’eau était plus élevée dans les plans d’eau où l’eau est colorée étant donné que la lumière n’y pénètre pas aussi profondément. « Pour les algues “classiques”, la température optimale est de 20 °C, et ils ne vont pas au-delà d’une certaine concentration car il y a un équilibre avec les zooplanctons », expose le spécialiste.
Or, dans les plans d’eau colorée, la même quantité de lumière serait absorbée en moins d’un mètre, faisant augmenter la température : « On a relevé des températures de l’eau jusqu’à 30 °C à l’étang du Cheix à la Souterraine », remarque le professeur qui s’est penché sur l’étude de ce plan d’eau en particulier. Or, cette augmentation des températures est idéale pour la prolifération des cyanobactéries, et défavorise les autres algues, d’où selon le professeur les taux de concentrations énormes.

Le dépôt de fumier sur sol en cause

Il a profité de la vidange de l’étang du Cheix pour constater ces traces de coloration. La cause, il l’a cherchée longtemps, et une théorie lui est venue en 2014… « J’ai fait le lien avec des tas de fumiers entreposés sur sol et qui avec les précipitations font du purin qui colore l’eau, même avec un fort taux de dilution », raconte le professeur. Il a fait ses estimations par rapport au bassin-versant, des tests et des comparatifs entre lacs infestés ou non, et selon lui tout concorde : c’est le dépôt de fumier directement sur sol et sans couverture qui serait en cause…

Un test à l’étang de Cheix

Il a fait le test à l’étang du Cheix, les agriculteurs ont accepté de déposer leur fumier ailleurs que sur le bassin-versant. « Au niveau de la réhabilitation du Cheix, on est en train de diminuer la coloration, et cet été la baignade n’était pas autorisée par décision de la municipalité mais pourtant les taux de cyanobactéries étaient faibles, on aurait pu s’y baigner. ».
Virginie Lorthioir
Plus d’informations. Sur le blog d’Hervé Laboulle : hydrasaclab.blogspot.fr
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La Montagne et le Populaire du Centre du jeudi 2 novembre 2017

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La Montagne et Le Populaire du Centre du samedi 5 août 2017


La baignade est interdite au Cheix faute de surveillance, pas de pollution anormale de l’eau





La baignade est interdite au Cheix faute de surveillance, pas de pollution anormale de l’eau
Les jeunes profitent de l’étang sans autorisation © Droits réservés 
 
La question de la qualité de l'eau de l'étang du cheix (notre édition du 27 juillet) a retenu toute l'attention d'Étienne Lejeune, élu de permanence la semaine dernière.
Il a pris acte des observations d'Hervé Laboulle mais ne pouvait pas intervenir, il a dû solliciter l'ARS, « référence réglementaire avant toute nouvelle décision ». Les prélèvements ont été effectués par le laboratoire départemental d'analyses, le 31 juillet.
Les résultats (*) confirment la présence de cyanobactéries mais la quantité (50.564) est bien moindre que les précédents relevés où l'on frôlait le million.
« Il y a toujours des cyanos, elles font partie de la biodiversité du phytoplancton d'un étang, explique Hervé Laboulle. Avec un taux de 50.000 cyanos, on se situe entre 20.000 et 100.000, donc dans le cas d'une ouverture officielle de baignade, il faudrait mettre un drapeau orange et recommander une douche après baignade. » Il a refait une mesure de transparence au Cheix mardi 1 er août, elle était de 1,05 m soit 20 cm de plus que depuis le mois de juin. Dans tous les cas, l'arrêté d'interdiction pour raison non sanitaire demeure, car la commune n'a pas prévu de surveillance cette année. Si la situation perdure ou s'améliore encore, la municipalité y voit un réel intérêt car depuis plusieurs mois, une réflexion est engagée avec Patrice Filloux, adjoint en charge des sports pour une valorisation de l'ensemble du site, dont l'étang du cheix.

(*) On note la présence d'autres algues notamment des eucaryotes, dont la présence signe une bonne qualité de l'eau.

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La Montagne et Le Populaire du Centre du jeudi 27 juillet 2017

Étang du cheix La baignade est interdite au Cheix faute de surveillance, pas de pollution anormale de l’eau




Titulaire d’un DEA en hydrobiologie, il continue d’étudier la raison de leur apparition
Hervé Laboulle mesure la transparence de l’eau. © Droits réservés
Alors que beaucoup d'étangs de la Creuse sont de nouveau infestés de cyanobactéries, celui du Cheix à La Souterraine, interdit à la baignade, échappe pour la première fois à cette prolifération, et la transparence de l'eau est de 85 cm (40 cm en présence de cyanos).
On se souvient de l'hypothèse avancée par Hervé Laboulle, enseignant de SVT au collège-lycée Raymond Lœwy, titulaire d'un DEA en hydrobiologie, qui en 2014, évoquait les lixiviats des fumiers d'exploitations agricoles situés en amont des étangs. Il étayait cette hypothèse avec des observations poussées sur plusieurs étangs et leur bassin-versant mais aussi menant une première expérience à La Souterraine avec les deux exploitants agricoles concernés et volontaires. Ces derniers ont donc écouté ses recommandations et procédé au retrait des tas de fumier, le premier à 400 mètres et le second à 200 mètres. L'opération a eu lieu en septembre 2013 et Hervé Laboulle se donnait deux ou trois ans pour vérifier son hypothèse. Aurait-il eu raison ? Il avait présenté des observations et ses prescriptions au bureau municipal de la ville en novembre 2014. Ce jour-là seuls deux élus seulement étaient présents et le chef des services techniques. Depuis Hervé Laboulle a été sollicité par la Ville de Guéret qui a le même problème avec Courtille. Il a commencé ses observations, là encore, il a rencontré des agriculteurs volontaires pour participer à l'expérimentation, et a présenté ses conclusions au bureau municipal de la ville de Guéret, qui était au complet. Le dossier suit son cours. Pour l'heure, la baignade est interdite au Cheix par un arrêté municipal qui date du 1 er juillet 2015 stipulant " pour raison non sanitaire ". Interrogé sur le sujet, Etienne Lejeune 1 er adjoint, va demander une nouvelle analyse à l'ARS, référence règlementaire avant toute nouvelle décision.
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